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by Radio Edith

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1.
Septembre 2069 Lancement de la sonde Edith par Les Peuples et Gouvernements Unis. Edith embarque entre autres à son bord un enregistrement contenant des sons, bruits et musiques qui dressent un portrait de la diversité, de la vie et de la culture sur Terre. Solius 354 Après avoir erré quelques siècles dans l’espace, Edith conclue sa mission en redescendant sur Terre. Elle est accueillie avec une grande perplexité. Aquilus 359 Après des années de tergiversations, un consensus est trouvé et une équipe est chargée de tenter de décrypter le message de la sonde.
2.
3.
le gouffre 07:02
Ils sortent de la nuit Jetant leurs cordes noires aux faîtes des toitures Se hissent à nos fenêtres dont les fermetures Cèdent en silence Comme nous Filles des fermes qu’ils ensemencent Puis laissent endormies Le mien fût moins lâche et m’enleva loin d’ici Dans le gouffre J’espère Un déluge de lumière Dans ce havre sourd Cette aveugle combe Sans un trait de jour Il conduit nos ombres Jusqu’au dôme de cent pieds sous terre Où coule une invisible rivière « Voici ma demeure Restes-y pâle et muette Je te porterai des fleurs » Moi je tremble qu’il meure Sans dire l’entrée secrète Dans le gouffre J’espère Un déluge de lumière Parmi les esprits Les déesses et les dieux Que j’invoque et je prie Lequel d’entre eux A conduit le soc providentiel De la charrue qui m’ouvrit le ciel Crevant de ton sillon La voûte de ma prison Sur le joug de tes quatre bœufs Tu tombas sous mes yeux Dans le gouffre...
4.
feu follet 04:41
Un soir d’orage que dessus Ma tombe le Jésus Rouillé pointait son doigt vengeur Je vis crépiter son majeur En un furieux feu de Saint-Elme Qui rôtit mon mollet Et réveilla le vieil Anselme Le meilleur de mes feux follets Cette flamme de compagnie S’en trouvant rajeunie Et d’humeur libre et vagabonde Brûla de découvrir le monde Avant de compter jusqu’à trois Je vis sauter le vieil Anselme Dessus mon petit bout de croix Sur la crinière de Saint-Elme Emportant le doigt de Jésus Il chevaucha l’éclair Qu’on appelait comme j’ai su Plus tard Ernest-le-monte-en-l’air C’est du moins ce que je raconte À mes enfants têtus Quand ils se montrent Le doigt manquant à ma statue Et quand ils reviendront vieillards Pendant qu’ils éternuent Le nez tremblant dans leur mouchoir Sûrs de n’être jamais venus Je rafraîchirai leur mémoire En leur brûlant le cul En grillant leurs vieux mollets À coup de jeunes feux follets Dans l’espoir que jaloux Le vieil Anselme sans Ernest Me revienne à genoux Pour l’éternité qui me reste
5.
Je veux de mes mains Creuser dans la glace Un trou Sans laisser de traces Faire jaillir le feu Sur la banquise Allumer un peu Tes lèvres Marquise Toi qui a si peur Que ton nom s’efface Tu sais bien qu’à l’heure De laisser la place Tu ne seras qu’... Un bout de vie qui s’accroche Rien dans les mains rien dans les poches Rien qu’un bout de vie si loin...si proche Un bout de vie qui s’accroche Comme la fleur à la roche Rien qu’un bout de vie si beau, si proche Pilleurs de banquise Chasseurs de baleines Bâtisseurs d’églises Et faiseurs de reines Quand viendra la crise Les poches bien pleines Changez vos devises Je garde la mienne Je ne suis qu’... Un bout de vie qui s’accroche Rien dans les mains rien dans les poches Rien qu’un bout de vie si beau...si proche Un bout de vie qui s’accroche Comme la fleur à la roche Rien qu’un bout de vie si loin, si proche
6.
J’ai planté quelques grenades Sous les palmiers de Nice Le long de la Promenade Je compterai jusqu’à dix Quand les Rolls de passage Pèteront comme des coquillages J’écrirai sur le sable mouillé : « Attrapez-moi... » J’ai planté quelques colchiques À l’ombre des réclames Ce poison que les vaches chiquent Jusqu’à en rendre l’âme Et les passants qui ruminent Collent leur langue aux vitrines Alors sur les pavés je signe « Attrapez-moi... » J’ai semé quelques pavots Sur les Champs-Élysées Je sais bien cela ne vaut Pas le prix d’un baiser Aux inconnus fusillés Mais le Quatorze Juillet J’aime les voir partir en fumée « Attrapez-moi... »
7.
Comme la meute errante Qui fuit le long des sentes Comme la sève blanche Qui coule entre tes hanches Je remonterai la pente Et de ma course lente J’inonderai le monde Comme le soleil qui rampe A l’extinction des lampes Comme la main menue Sur ton épaule nue Je remonterai la pente Et de ma course lente J’inonderai le monde Comme la main qui mord Les courbes de ton corps Comme le chêne engage La lutte avec l’orage Je serai loin d’éclore J’essayerai encore Sous l’écorce du monde Comme le torrent qui trame Son lit et comme ton âme Rejaillit en aval Quand la pierre l'avale Je sortirai de terre Enfin dans la lumière J’inonderai le monde Comme la pluie d’hiver Dont les éclats de verre Au souffle de ton rire Chantent comme la lyre Je suivrai la rivière Encore plus loin qu’hier À l'autre bout du monde J’inonderai le monde
8.
Dans les squares de La Havane Des hommes se glissent entre les lianes Et couvrent leurs soupirs Ils s’embrassent comme des folles Au loin la mer rigole Ils se chavirent C’est comme ça que s’envoient Les folles de La Havane Mais faut pas qu’on les voie Sinon... Les champs de canne Les folles de La Havane (bis) Les yeux pochés comme du réglisse Les lèvres comme des mangues Le matin quand la police Vient délier leurs langues C’est comme ça qu’on les cueille Les folles de La Havane Elles iront défricher à l’œil Les champs de canne Les folles de La Havane (bis) À minuit la mer se calme On entend claquer des palmes Elles veulent s’enfuir Dans les vagues qui somnolent Elles nagent comme des folles Et chavirent C’est comme ça que se noient Les folles de La Havane Pour pas qu’on les envoie Dans les champs de canne Les folles de La Havane
9.
voir le poème "Le Pont Mirabeau" de Guillaume Apollinaire

about

Version numérique de l'album :m.a> de Radio Edith
Pack Vinyle + CD + Numérique à venir prochainement !

credits

released October 10, 2019

Paroles : François Velliet, sauf Le Pont Mirabeau (texte de Guillaume Apollinaire)
Musiques : Tristan Assant & François Velliet

Enregistrement & Mixage : Johan Caballé
Mastering : Mathieu Berthet @ MB mastering

Production : Hayli Clifton @ Label Inuit & Radio Edith

Illustration : Ronaldi Chastel
Artwork : Tristan Assant

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about

Radio Edith Crest, France

L’un effleure les cordes de sa voix et de sa guitare électrique, l'autre les touches de son ordinateur. Les riffs charnels de Franz traversent comme autant d’éclairs les ambiances enveloppantes de Tristan qui pilote ses machines, transfusées de guitare basse et de clarinette. ... more

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